- pissotière
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Synonymes :⇒PISSOTIÈRE, subst. fém.A. —Fam. Urinoir public réservé aux hommes. Synon. vespasienne, pissoir (fam. ou région., dér. s.v. pisser). Notre maître d'hôtel, qui croyait que le mot «pissotière» (...) était «pistière», n'entendit jamais dans toute sa vie une seule personne dire «pissotière», bien que très souvent on prononçât ainsi devant lui. Mais l'erreur est plus entêtée que la foi et n'examine pas ses croyances (PROUST, Prisonn., 1922, p.190). Il faut d'abord faire ce geste obscène, ce geste de pissotière, se déboutonner longuement, patiemment (SARTRE, Âge de raison, 1945, p.275).B. —MAR. ,,Trou oblique percé dans la muraille d'un navire, au milieu des seuillets des sabords et des hublots, pour l'écoulement des eaux qui peuvent s'introduire par les joints des mantelets`` (BONN.-PARIS 1859).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1718: pissotiere; dep. 1740: -tière. Étymol. et Hist. 1. 1542 «membre viril» (RABELAIS, Gargantua, chap.IV, éd. R. Calder, p.40 [var.]); 2. [1559 sens incertain «urinoir (?)» (Insinuations du Châtelet de Paris, n° 5380 ds Fonds BARBIER: À Pantin, au lieu dit les Pissotières)] 1611 «urinoir» (COTGR.). Dér., au moyen du suff. -ière (-ier), du m. fr. pissot «membre viril; urine» (FEW t.8, pp.588b-589a), lui-même dér. de pisser; suff. -ot. Fréq. abs. littér.:28.
pissotière [pisɔtjɛʀ] n. f.ÉTYM. 1611; « vessie », 1534; de pisser, p.-ê. avec infl. de pissotière « trou dans la muraille d'un navire pour laisser s'écouler l'eau de surface ».❖♦ Fam. Urinoir public pour hommes. ⇒ Pissoir (régional), tasse (argot), vespasienne. || Pissotière fréquentée par des homosexuels.1 Or, voici l'article qui devait nous faire asseoir sur les bancs de la police correctionnelle, absolument comme des messieurs arrêtés dans une pissotière.Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. I, p. 31.2 (Les fautes de français du maître d'hôtel) « les édicules Rambuteau » s'appelaient des pistières. Sans doute dans son enfance n'avait-il pas entendu l'o, et cela lui était resté. Il prononçait donc ce mot incorrectement mais perpétuellement. Françoise, gênée d'abord, finit par le dire aussi, pour se plaindre qu'il n'y eût pas de ce genre de choses pour les femmes comme pour les hommes. Mais son humilité et son admiration pour le maître d'hôtel faisaient qu'elle ne disait jamais pissotières, mais — avec une légère concession à la coutume — pissetières.Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 749.3 — Je veux faire construire un urinoir, Tafardel. — Un urinoir ? s'écria l'instituteur tout saisi, tant la chose aussitôt lui parut d'importance. Le maire se méprit sur le sens de l'exclamation : — Enfin, dit-il, une pissotière !G. Chevallier, Clochemerle, p. 16.♦ (Par allus. aux graffiti obscènes). || Une littérature de pissotière.
Encyclopédie Universelle. 2012.